Présentation du livre par :

AUX ORIGINES DE LA VIE PSYCHIQUE
Psychanalyse et vie fœtale

François Farges, Nicole Farges, Sylvain Missonnier & Chantal Lheureux-Davidse

Avec une postface de Bernard Golse

Cet ouvrage a été publié avec le soutien de l’université Sorbonne Paris Nord et du Laboratoire UTRPP-UR 4403

Editions d’Ithaque, Paris, 7 avril 2023

 

À la fin du précédent millénaire, les psychiatres, les pédiatres et les psychologues ont découvert la richesse des compétences du nourrisson.

Comme le pressentaient intuitivement de nombreux parents, le nouveau-né n’est pas un « tube digestif » mais bien un être humain prêt à s’engager activement dans les relations sociales, avec des aptitudes, un style et un tempérament qui lui sont propres.

Quarante ans plus tard, le bébé savant est rentré dans les mœurs… mais une question énigmatique et insistante demeure : quelle est son histoire avant la naissance ?

Cet ouvrage tente une synthèse transdisciplinaire de ce premier chapitre anténatal et ouvre des perspectives originales pour explorer cette ontologie humaine émergente en prénatal dont la clinique en général et la psychanalyse en particulier sont les premières bénéficiaires.

 

Biographie des auteurs

François Farges est gynécologue-obstétricien, échographiste, attaché à l’hôpital des Diaconnesses, Paris, service de PMA.

Nicole Farges est psychologue clinicienne, psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne.

Sylvain Missonnier est professeur à l’université Paris Cité, membre du laboratoire PCPP (UR 4056), psychanalyste membre de la Société psychanalytique de Paris, président de l’IVSO.

Chantal Lheureux-Davidse est psychologue, psychanalyste, maître de conférences HDR et responsable du DU Autis

Présentation du livre par :

PANIQUE IDENTITAIRE

Isabelle Barbéris
Puf, Paris, 9 février 2022

Destruction de l’intériorité, relativisme, nouvelles idoles, manichéisme, chantage au ralliement, vandalisme : cet ouvrage examine de près les visuels et les discours de l’âge identitaire auxquels nous sommes surexposés, de la publicité à la mode et aux tags en passant par le cinéma, les séries, et les artefacts plus élitistes de l’art subventionné. Les effets d’une telle « hyper-esthétique » (Yves Michaud) sur notre capacité à sentir librement se dévoilent comme propices à la violence, à la surinterprétation et finalement, à la crise mimétique généralisée : la panique identitaire.

Par son éloge des identités fixistes, le régime identitaire (décolonialisme, Grand Remplacement…) alimente les théories ultralibérales du choc des civilisations. Lorsqu’il s’apparente à un interactionnisme mou faisant valoir le fluide et l’interchangeable, il reconduit une logique publicitaire pour se faire l’allié d’une globalisation qui atomise les entités politiques au profit de la célébration du flux.

Nous évoluons dans des environnements sensibles de plus en plus sexualisés et racialisés. Avec leurs cascades de jeux de permutation, mais aussi leurs rêveries essentialistes d’alignement et de pureté, les nouvelles esthétiques identitaires sont sécuritaires et autoritaires : elles vont de pair avec une dégradation de la sphère politique, et une détérioration du jugement de goût libre et impartial. Ainsi que l’annonçait Régis Debray : « une entreprise est parachevée quand on prend l’autre pour soi et soi-même pour un autre. Quand le particulier peut se faire prendre pour un universel ».

 

Biographie de l’auteur

Ancienne élève de l’ENS de Fontenay, elle est agrégée de Lettres modernes (2000), diplômée de sciences politiques de l’Université Paris Dauphine. Elle est maître de conférences en lettres et arts, habilitée à diriger des recherches, hors classe, à l’Université Paris Cité1.

Lors de l’édition 2023 du festival d’Avignon, elle est commissaire pour le Pavillon du futur Iran au Théâtre de la Manufacture.

Le travail d’Isabelle Barbéris, entre esthétique et philosophie politique, s’intéresse aux imaginaires démocratiques au théâtre et à la nature épistémique des représentations : discours de vérité, kitsch, absurde, etc. Depuis une thèse sur l’auteur argentin exilé à Paris Copi, ses recherches se concentrent sur les enjeux identitaires et sur les phénomènes de crise de la mimésis (2018, Habilitation à diriger des recherches sur « La Démocratie contre la représentation? Scènes et idéologies du réels »).

Elle est l’auteur de nombreux articles de revue scientifiques et chapitres d’ouvrages sur l’esthétique du théâtre et la dramaturgie contemporaines.(Sources : Wikipédia).

 

COMMENT ON MASSACRE LA PSYCHIATRIE FRANÇAISE

Daniel Zagury

Editions de l’Observatoire
Collection :  Essais

Parution octobre 2021

Recensions : Albert Le Dorze et Serge Raymond

Alors que les « assises de la psychiatrie française » s’ouvrent à la demande expresse d’Emmanuel Macron, le grand psychiatre français Daniel Zagury tire la sonnette d’alarme. La situation de la psychiatrie publique n’a cessé de se dégrader dans notre pays depuis plus de vingt ans ! La fermeture massive des lits hospitaliers, le doublement du nombre de patients suivis, la chute de la démographie hospitalière ont conduit à l’asphyxie du dispositif et à l’épuisement physique et moral du personnel soignant… Tout le monde s’accorde à constater ce désastre, qui était prévisible et qu’aucun gouvernement n’a voulu gérer, au nom de doctrines absurdes, d’ignorances feintes, d’abandons et de lâchetés.

Daniel Zagury est formel : c’est par la révolte salvatrice des soignants unis, la remobilisation des intelligences collectives, l’allègement de la bureaucratie, le retour à des synergies entre gestion et soin, l’abrogation des lois de défiance et la promotion d’une psychiatrie ouverte à tous ses courants, que nous pourrons tourner la page d’une situation qui fait honte à notre pays.

Osons réclamer une psychiatrie nouvelle, et humaine !

L’auteur :
Psychiatre des hôpitaux honoraire, Daniel Zagury a consacré la plupart de ses travaux à la clinique médico-légale. Son précédent ouvrage, La Barbarie des hommes ordinaires, est paru aux Éditions de l’Observatoire (2018).

LE CORPS CONFINÉ.
Et après ? Quels enseignements

OUVERTURES PSY, PSYCHANALYSE, TRAUMATISME
NOUVEAUTÉS 2021-2022

Sous la direction de :
Laurent Branchard, Olivier Moyano, Stéphane Pinchon, et Marc Rodriguez

Quelles sont les conséquences du confinement sur notre santé mentale et physique ? Quels traumatismes nouveaux a t-il généré ? Quel processus thérapeutique peut-on engager à distance ?

Le confinement général d’une grande partie de la population durant de longues semaines, la confrontation directe pour ceux qui étaient en première ligne avec les malades du Covid 19 laissera – à n’en pas douter – des traces sur la santé mentale et physique d’une population impactée dans toutes ses composantes générationnelles.

Cette expérience inédite par son ampleur dans l’histoire de l’humanité soulève pour les soignants du corps et de la psyché de nombreuses questions :

sur les enjeux cliniques et psychopathologiques des effets de la pandémie. Nos modèles actuels du traumatisme suffiront-ils à décrire les phénomènes nouveaux que nous observons ?

sur les enjeux techniques des séances en téléconsultation pour le patient et le thérapeute. Quels processus thérapeutiques peut-on engager à distance, ses intérêts et ses limites ?

Cet ouvrage ouvre des pistes de réflexion dans un esprit d’un « retour sur expérience » plus que de savoir académique. Un partage d’expériences au cœur de l’articulation corps-psyché.

Les auteurs :
Carole Dominguez-Jordan, Fatiha Ech-Chari, Emmanuelle Edern, Sandrine Gantch, Jean-Yves Hayez, Fabien Joly, Claudine Kotsonis, Isabelle Mirambeau, Gaétan Munoz, Stéphane Pinchon, Denys Ribas, Emmanuel Thill, Julien Trochard.

 

DES TROUBLES SENSORIELS AUX STRATÉGIES THÉRAPEUTIQUES
Autismes et psychanalyses IV

Ouvrage publié avec la CIPPA

Marie-Dominique AmyArmelle BarralBernard Golse

Collection : Actualité de la psychanalyse
Maison d’édition Erès
Parution 2022

 

Avec la participation de :
Pascale Ambroise, Marianne Barrault, Annik Beaulieu, Loriane Brunessaux-Bellahsen, Véronique Bury, Inès Catão, Dorota Chadzynski, Muriel Chauvet, Sylvie Chokron, Sylvie Dessert Tchapmi, Joshua Durban, François Farges, Claire Favrot-Meunier, Geneviève Haag, Fabien Joly, Marie-Christine Laznik, Chantal Lheureux-Davidse, Claudia Mascarenhas Fernandes, Dominique Mazeas, Mariangela Mendes De Almeida, Maria Cecilia Pereira Da Silva, Juliana Pollastri, Jelena Rajak, Mónica Santolalla, Arlette Streri, Sylvie Tordjman, Bernard Touati, Nora Woscoboinik De Scheimberg.

Recension : Marie-Laure Dimon

 

Au-delà des polémiques stériles et coûteuses qui n’ont pas encore cessé d’encombrer le champ des troubles du spectre autistique, la CIPPA cherche sans relâche à promouvoir des débats à l’interface des neurosciences et de la psychanalyse. Ce nouvel ouvrage se centre sur le « comment » plutôt que sur le « pourquoi » des troubles autistiques, et montre que la question de la sensorialité et de ses dysfonctionnements (dyssensorialités) s’avère éclairante à tous points de vue : développemental, clinique, évolutif et thérapeutique.

L’approche transdisciplinaire des organisations autistiques, c’est-à-dire la réflexion à l’interface des différentes disciplines concernées, amène aujourd’hui à considérer les troubles de la sensorialité comme un maillon essentiel de l’étude des origines étiologiques des autismes.

Au-delà des polémiques stériles et coûteuses qui n’ont pas encore cessé d’encombrer le champ des troubles du spectre autistique, ce nouvel ouvrage se centre sur le « comment » plutôt que sur le « pourquoi » des troubles autistiques. Il montre comment la question de la sensorialité et de ses dysfonctionnements (dyssensorialités) s’avère éclairante du point de vue développemental, clinique, mais aussi évolutif et thérapeutique.

 

Les auteurs :
Bernard Golse (Paris) est pédopsychiatre et psychanalyste, professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Paris-Descartes, ancien chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Necker-Enfants malades. Il est président de la CIPPA.
Marie Dominique Amy (Courbevoie) est psychologue clinicienne et psychanalyste. Elle a été la présidente de la CIPPA (Coordination internationale de psychothérapeutes psychanalystes et membres associés s’occupant de personnes avec autisme) de sa création en 2004 jusqu’en 2016.
Armelle Barral (Saint-Maur-des-Fossés) est psychologue clinicienne, psychanalyste et secrétaire générale de la CIPPA.

LE SENSIBLE ET LE BARBARE

Figures de l’Homme Planétaire

Psychanalyse et Anthropologie critique
Les « Rencontres-débat » du CIPA

Collection : Psychanalyse et Civilisations
L’Harmattan, Paris, 2021

Sous la direction de Marie-Laure Dimon, Christine Gioja Brunerie et Louis Moreau de Bellaing avec :
Marie-Laure Dimon, Yolanda Gampel, Christine Gioja Brunerie, Sophie Gosselin, Pascale Hassoun, Albert Le Dorze, Louis Moreau de Bellaing, Jean Nadal, Serge Raymond, Monique Selim, Evelyne Tysebaert, Georges Zimra.

 

« La planète a toujours montré ses souffrances et ses maladies comme elle a montré sa puissance technologique et économique. Cependant, nos sociétés contemporaines ont amené l’homme de la planète-terre à prendre en compte l’environnement ainsi que la perception, le sensible et l’émotion qui contribuent à vivifier son imaginaire comme être de parole et de désir. Inscrit dans la démocratie par un dialogue masculin/féminin, l’homme planétaire, ce sujet de l’immanence, est paradoxalement ouvert à la multiplicité des modes de pensée, de l’écologie et du vivant.

Cet ouvrage stimule notre imagination et notre réflexion par une approche pluridisciplinaire, mais aussi par une clinique psychanalytique et anthropologique. Les auteurs explorent de façon très originale les figures de l’homme planétaire à travers la sensibilité dans son universalité et sa captation par l’homogénéité de la mondialisation/globalisation dans ses aspects barbares.

Sans ignorer la violence qui l’anime, il incombe à l’homme de la planète-terre de faire vivre sa singularité en maintenant un écart avec la singularité de l’autre, écart propice à la rencontre générant les ressources nécessaires pour faire du commun dans un monde complexe. »

 

LES LARMES
Trauma et éthique du transfert

Vincent Rafis avec Amalia Rama

Paris : Editions Excès
Collection(s) : Sciences humaines
Paru le 01/03/2019

Présentation : Marie-Laure Dimon et Christine Gioja Brunerie

Nous sommes comme ces solides (nous sommes ces solides) conservant toute trace ; et plus encore enfants, où chaque « manque-à-être » et chaque « trop-perçu » de ceux qui sont tenus de s’occuper de nous impriment à même nos chairs, nos sensibilités, nos ventres et nos rétines, sans filtre langagier, l’injonction de parler pour ceux qui ne le peuvent : « L’homme qui crie de douleur, a écrit Wittgenstein, ou qui nous dit qu’il souffre, ne choisit pas la bouche qui le dit. » L’événement traumatique, la catastrophe première de la séparation – la scie qui coupe le bois – sont relayés dans l’être d’un tout-petit, infans, qui articule sans mots la détresse des parents, la mort des êtres chers, toutes les tragédies qui figent et paralysent les paroles et affects de ceux qui ne savent plus se mouvoir au présent. C’est alors avec eux ce présent qui s’arrête, et le temps qui bégaie, pétrifiant le sujet dans la répétition, en faisant l’héritier d’un passé qui ne passe pas.

Vincent Rafis est Psychanalyste, psychologue clinicien, chercheur indépendant et dramaturge
Docteur de l’EHESS – Sciences du langage
Membre de la Fédération des Ateliers de Psychanalyse, Membre de l’École Lacanienne de Montréal

Amalia Rama, artiste-peintre, travaille sur différents supports.

LES ALGORITHMES DE L’ETRANGÉITÉ
Psychanalyse et Anthropologie critique

 

Sous la direction de Marie-Laure Dimon et Michel Brouta

Psychanalyse et civilisations
L’Harmattan Paris 2018

Avec la participation de : Michel Brouta, Marie-Laure Dimon, Olivier Douville, Claude De La Genardière, Maurice Godelier, Cypris Kophides, Ivan Lavallée, Albert Le Dorze, Jean Nadal, Alexis Nuselovici, Marie Pezé, Jacob Rogozinski, Georges Zimra.

Présentation : Marie-Laure Dimon et Louis Moreau de Bellaing

Le monde du numérique, de l’algorithme et du réseau, fait partie de notre culture et bouleverse nos perceptions. La réalité technologique nous en fait bien souvent entrevoir un autre sens en infiltrant le social et notre rapport aux autres. En quoi ce monde-là peut-il transformer le fonctionnement psychique ? Et comment ses logiques vont-elles influencer les rapports à l’inconscient, à la pulsion et à l’affect ?
A côté des algorithmes de la machine et de ses processus de calcul les plus perfectionnés, nous interrogeons les algorithmes du biologique ouvrant sur la genèse de la condition humaine et l’étrangéité de son irréductible singularité. Serons-nous suffisamment vigilants et forts pour ne pas nous contenter de l’efficience de la machine ? Sommes-nous prêts à changer notre regard pour trouver dans l’exilé une intériorité et une altérité stimulant une humanité critique et imaginative ? N’est-ce pas la condition même de notre existence en tant que sujet ?
La dimension de l’étranger pose la question du politique dans ces mondes algorithmiques. Quel citoyen pouvons-nous être dans notre rapport à autrui ?
Quel dialogue allons-nous engager pour passer de la relation d’inconnu à la reconnaissance de l’étranger ? Les auteurs à travers leurs différents courants de pensée viennent explorer toutes ces questions de façon innovante.

PSYCHOSES ET LANGAGES
Scènes psychothérapiques du dire

Jean Broustra

Psychanalyse et civilisations PSYCHANALYSE, PSYCHIATRIE, PSYCHOLOGIE
L’Harmattan, Paris, nov. 2018

Présentation : Marie-Laure Dimon

L’ouvrage de Jean Broustra Psychoses et langages avec son sous-titre, Scènes psychothérapiques du dire, précise d’emblée le propos en s’ouvrant sur une citation de Jean Dubuffet qui porte déjà en soi, à partir de l’hallucination positive et négative, de nombreux questionnements sur la poussée pulsionnelle et les enjeux inconscients.

Il s’agit du vide, du rien, de l’indéterminé, de ce qui ne porte pas encore de nom, de l’intervalle « blanc » : la problématique ‑ entre autres ‑ de la continuité/discontinuité dans le fonctionnement psychique, de ces « sans mots », autant d’éléments qui se réfèrent aussi, à une conception de l’art : paradoxalement figurer le rien, l’incréé, l’irreprésentable, im(re)présentable ; cet art abstrait se fonde, avec Malevitch, Kandinsky, sur la perte ou le renoncement à l’objet, mais surtout le refus des médiations par rapport à la vie inconsciente.

DE LA CRÉATION EN ART ET EN LITTÉRATURE

Michelle Morin

Présentation : Jean Nadal

Préface : Alberto Eiguer

Coll. Etudes Psychanalytiques, L’Harmattan 2017

L’auteur s’interroge sur le processus créateur : pourquoi et comment un créateur conçoit une œuvre littéraire, picturale ou musicale ? Gounod, Wagner, Cézanne, Van Gogh, Egon Schiele, Camille Claudel, Virginia Woolf : autant d’exemples qui seront analysés avec méthode. La création est une voie royale qui mène à l’inconscient du créateur, véritable lieu de fantasmes. En analysant une pléiade d’auteurs dans des domaines très différents (littérature, peinture, musique, danse), l’auteur illustre les différentes fonctions de la création et montre qu’elle coexiste avec différentes formes de pathologie.

L’EFFACEMENT DES LIEUX

Janine Altounian

Présentation : Serge Raymond
PUF, Paris, 6 février 2019

Recourant à l’autobiographie et à la psychanalyse, Janine Altounian témoigne de son expérience d’analysante singulière, ayant travaillé d’une part à la traduction des survivants au trauma de l’effacement, d’autre part à celle des Œuvres complètes de Freud sous la direction de Jean Laplanche. Cherchant à traduire les traces d’une disparition d’une culture et de ses lieux afin d’en inscrire l’effacement, elle décline les conditions de cette traduction selon les trois perspectives suivantes :
• Une expérience d’effacement demande à être traduite dans la langue de l’autre pour s’inscrire dans le monde.
• C’est par ce travail de traduction que les héritiers d’un crime de masse peuvent subjectiver et transmettre leur histoire.
• Ce travail de traduction requiert plusieurs générations avant que ce qui a pu être «traduit» au «pays d’accueil» s’inscrive dans le champ culturel et politique de celui-ci.

Janine Altounian, essayiste, née à Paris de parents arméniens rescapés du génocide de 1915, travaille sur la «traduction» de ce qui se transmet d’un trauma collectif aux héritiers de survivants. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages sur la transmission traumatique et sur la langue de Freud, et a participé à la traduction des Œuvres complètes de Freud, aux Puf, sous la direction de Jean Laplanche.

PSYCHOSES ET LANGAGES
Scènes psychothérapiques du dire

Jean Broustra

Psychanalyse et civilisations
PSYCHANALYSE, PSYCHIATRIE, PSYCHOLOGIE
L’Harmattan, Paris, nov. 2018

Présentation : Jean Nadal

Ce livre est une mise en perspective historique et réflexive de la pratique de psychiatrie publique de l’auteur, en Gironde, entre les années 1965 et 2005. Après un chapitre initial qui rappelle une célèbre confrontation épistolaire entre Freud et Binswanger, il en vient à ce qui s’est échangé ‑ pendant les années 1965-1990 ‑ entre les psychiatries universitaires de Bordeaux, Lyon, Marseille, Toulouse, Paris, et qui est la poursuite d’un débat complexe mais nécessaire entre psychiatrie, psychanalyse et phénoménologie. À partir de 1970, avec ses différentes équipes ‑ dans le dispositif de soins des patients psychotiques ‑, Jean Broustra a introduit de nombreux ateliers thérapeutiques d’expression qui favorisent la pratique de scènes pluri- et inter-langagières. Ces ateliers sont un tremplin qui rend possible une transitionnalité entre approche phénoménologique et écoute psychanalytique, entre coprésences et transferts. Ceci est essentiel à qui prétend aborder le traitement des psychoses selon des modalités psychothérapiques et poïétiques. En témoigne la longue histoire de Judith, très grave schizophrène, dont le surpassement héroïque peut évoquer Hölderlin, Nietzche, ou Artaud.

Ancien chef de clinique de psychiatrie (université Bordeaux-2) Jean Broustra a dirigé un secteur de psychiatrie adulte à l’hôpital de Libourne en Gironde. Dès 1978, son livre, Les schizophrènes s’intéresse à Antonin Artaud. Expression et psychose (ESF, 1987) concerne les ateliers thérapeutiques d’expression ; suivent, L’expression-psychothérapie et création (ESF, 1996), Abécédaire de l’expression, l’atelier intérieur (Erès, 2000) et enfin Corps et Graphisme (Scriptures, 2015). Il a aussi présidé les ateliers de l’Art Cru (1986-2004) et Asphodèle-Les ateliers du pré (2007-2017). Il est actuellement président du groupe psychanalytique bordelais Trait pour Trait.P

Présentation prochaine du livre le mercredi 13 mars à 18h30 à l’Espace L’Harmattan – 21 bis rue des Écoles, 75005 Paris : CLIQUER ICI

Présentation du livre par :

La pulsion de peindre
La toile et son inconscient

Jean Nadal
Psychanalyse et civilisations et Santé, sociétés et cultures
L’Harmattan Paris 2018

Recension : Louis Moreau de Bellaing.

Impulsion, propulsion, expulsion, pulsation, tension, instinct, envie, désir violent autant de termes que des créateurs, et en particulier des peintres aussi différents que Léonard de Vinci, Munch, Rothko, Klee, Delacroix, Matisse, Monet, Dubuffet, Soulages, Picasso, Malevitch, Bacon, Beksinski ou Christin, avancent pour traduire l’énergie pulsionnelle qui les anime dans leur désir de créer. Comment un psychanalyste peintre envisage-t-il cette « pulsion de peindre » dans le cadre de la théorie analytique ? Cet ouvrage s’adresse autant au créateur, à l’amateur, au critique et à l’historien de l’art qu’au psychanalyste.

L’auteur, dans le prolongement de la conception freudienne, considérant la psychanalyse comme une anthropologie, milite pour la décloisonner et ouvrir la formation et la recherche, en rapprochant les options théoriques tenues par la psychiatrie, les sciences humaines cliniques et sociales et, par ailleurs, éditer leurs travaux dans les collections qu’il dirige. Il est coprésident du Collège international de psychanalyse et d’anthropologie.

La barbarie des hommes ordinaires
Ces criminels qui pourraient être nous

Daniel Zagury

Editions de l’Observatoire Paris,2018

Recension : Serge Raymond

 Pourquoi les actes les plus barbares sont-ils si souvent commis par les hommes les plus ordinaires ? Un mari assassine brutalement la femme qu’il disait aimer ; une mère tue son enfant à la naissance ; un homme respectable participe à un génocide ; un petit délinquant prépare une tuerie. Cela suscite à chaque fois l’incrédulité et la stupéfaction de l’entourage et des médias. C’était « un homme sans histoire », « une jeune femme discrète », « un marginal sans grande envergure »… Comment ces personnes basculent-elles dans la barbarie ? Quels sont les mécanismes psychiques à l’oeuvre pour que leur pensée se vide et que plus rien ne les retienne ? Quelles barrières émotionnelles et morales sont un temps franchies pour que surgisse l’impensable ? Ce livre éclaire les conditions qui, d’étape en étape, conduisent à des actes aussi atroces. Il explore la clinique de la banalité du mal. Il nous semble incroyable de commettre de telles horreurs. Cela dépasse notre entendement. Pourtant, les cas ici présentés ne relèvent ni de la maladie, ni de la perversion, ni de la psychopathie. Autrement dit, ils nous ressemblent.

Daniel Zagury, psychiatre des hôpitaux, est un expert reconnu. Il a été sollicité par la justice pour de nombreux grands procès. Il est également l’auteur de L’Enigme des tueurs en série (Plon).

Migrants, réfugiés, la politique interroge la clinique

Sous la direction de Bertrand Piret et Olivier Douville

Psychologie Clinique 2017/1 (n°43)
Éditeur : EDP Sciences, Paris 25/10/2017

Recension : Louis Moreau de Bellaing.

 Une clinique rigoureuse doit prendre suffisamment de recul pour saisir en quoi les pratiques et les concepts psychopathologiques qu’elle produit et utilise sont influencés par les discours politiques (à propos de l’immigration, des réfugiés, des « sans-papiers », de la précarité, etc.) et sanitaires (à propos de la manière dont est désormais définie la santé mentale et les critères de normativité qui redéfinissent la souffrance sociale et la souffrance psychique). Nous essaierons dans ce numéro de prendre ce nécessaire recul et de décrire les aspects de cette nouvelle clinique de la migration, de l’exil – qui est souvent aussi une clinique de l’exclusion – en tant qu’ils concernent aussi les discours et les attitudes des soignants, des décideurs, des administrations, des fonctionnaires et des institutions qui contribuent à forger les représentations contemporaines de l’étranger et à lui assigner la place qui est la sienne actuellement dans notre société. Cette clinique, c’est aussi celle des relations professionnelles entre les différents acteurs du champ de la migration ou de l’asile et elle fait place à la façon dont ces relations sont actuellement modifiées et rendues complexes et difficiles par les discours dominants contemporains.

Olivier Douville, est un psychologue clinicien et psychanalyste français, maître de conférences en psychologie à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense. Il dirige la revue Psychologie Clinique

Bertrand Piret est psychiatre et psychanalyste à Strasbourg ; ex-président et cofondateur de l’association Parole sans frontière (www.p-s-f.com).

La psychanalyse, otage de ses organisations
Du contre-transfert au désir d’analyse

Robert Samacher

Préface de Jean-Michel Hervieu
MJW Édition collection École Freudienne, Paris, 2018

 

Recension : Serge Raymond

Cet ouvrage interroge les rapports complexes des psychanalystes à l’institution, en prenant pour axe inaugural les conflits de pouvoir au sein des écoles et groupes de psychanalystes. Depuis la création, selon les vœux de Sigmund Freud, de l’International Psychoanalytic Association, les luttes d’influence, sur fond de rivalités individuelles et collectives, n’ont cessé de sévir, suscitant des orientations divergentes dans les enseignements théoriques comme dans les pratiques cliniques. S’adressant aussi bien à des psychanalystes expérimentés qu’à des étudiants en psychologie ou à des profanes portant un intérêt à la psychanalyse, ce livre précise les modalités de formation dans cette discipline. Il s’attarde notamment sur le sens de la phrase de Lacan : « Le psychanalyste ne s’autorise que de lui-même… », insistant sur le fait que, dans le champ de la parole, le collectif – que représente le tiers Autre – ne saurait être évacué. Leurrant le sujet, les démarches gratifiantes relèvent de simples techniques psychothérapiques qui, en gommant les effets de la castration liés à la perte définitive et irréversible de l’objet primordial, entravent le travail de fin de cure. De nombreuses illustrations cliniques, puisées chez Sigmund Freud, ou encore chez Jacques Lacan et Solange Faladé, étayeront notre propos.

Les religions à l’épreuve de la modernité

Georges Zimra

Ed. nouvelles Cécile Defaut
Paris 2017

 

Recension : Louis Moreau de Bellaing

Les religions ont constitué le cœur de l’expérience humaine, la première forme d’organisation sociale et politique, une réponse aux mystères du monde et aux angoisses des hommes. Nous ne pouvons-nous comprendre sans comprendre le religieux qui gît en nous, notre intelligence y est suspendue. Le rêve de l’immortalité de l’homme et de l’éternité du monde ne se conçoit que dans un univers stable et immuable où la caution divine est garante de l’ordre cosmique. Sitôt que cet ordre s’est fissuré, le monde de-vient instable, incertain, il chancelle, l’homme, avec. Ce vacillement a pour nom la modernité. Comment le christianisme, le judaïsme et l’islam furent-ils confrontés à cette modernité ? À quelles transformations anthropologiques a-t-on assisté ? Quelles ont été les arêtes saillantes, les butées, les avancées dans le rapport à l’histoire et au poli-tique ? Pourquoi la modernité s’est-elle imposée en Occident plus que partout ailleurs dans le monde ? Pour y répondre nous devons interroger les différentes déclinaisons du théologico-politique mais aussi les avancées de la science de la philosophie et des sciences humaines de manière générale qui ont transformé notre appréhension du monde et de nous-mêmes. Le passage de l’hétéronomie à l’autonomie, de l’incarnation à la représentation, de la verticalité à l’horizontalité des hommes, du passé vers l’avenir a inauguré une liberté nouvelle, une autonomie de penser inédite. Une conscience nouvelle s’impose plus nous avançons, plus nous nous éloignons de nous-même, plus augmente notre mystère, notre complexité, notre incommensurable humanité. À l’inverse, plus l’homme

Quel sujet pour quelle démocratie au XXIe siècle
Une forme élémentaire de la violence

Bernard Hours
Questions contemporaines – Globalisation et sciences sociales ‑ Sciences Politiques
L’Harmattan, Paris, 2018

Recension : Louis Moreau de Bellaing.

Cet ouvrage s’interroge sur les sujets contemporains d’une démocratie à réinventer. Sujet du marché et citoyen consommateur, sujet numérique ouvert ou fermé ? Les dissidences populistes et terroristes actuelles imposent la nécessité de refonder la démocratie. Sur quoi ? Sur qui ? Sur quel citoyen et sur quel sujet (post-)politique ?

A propos de l’auteur :
Bernard HOURS, anthropologue, directeur de recherches honoraire à l’IRD (Institut de recherche pour le développement) et chercheur associé au CESSMA (Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques), a publié de nombreux ouvrages et articles sur les systèmes de santé, la santé publique, l’action humanitaire et les ONG, la gouvernance globale, à partir de terrains asiatiques (Laos, Chine, Vietnam, Bangladesh), mais aussi au Cameroun, au Vanuatu, en Ouzbékistan. Ses recherches illustrent une démarche d’anthropologie politique hors de frontières sociales et culturelles désormais bouleversées par des ruptures irréversibles.

Les châtiments corporels de l’enfant
Une forme élémentaire de la violence

Daniel Delanoë
Préface de Marie Rose Moro
Postface de Maurice Godelier
Collection Enfance & parentalité
Toulouse :Erès 2017

Recension : Louis Moreau de Bellaing.

 

Frapper les enfants pour les éduquer est un fait social. Claques, fessées et autres coups : depuis des millénaires, les parents élèvent leurs enfants en leur infligeant douleurs et humiliations. La Suède a été le premier pays, suivi d’une cinquantaine à ce jour, à interdire les châtiments corporels envers les enfants. La France reste un des rares pays européens qui refusent d’abolir cette violence éducative, malgré les demandes des Nations unies et les condamnations du Conseil de l’Europe.
Pourtant, depuis une vingtaine d’années, de nombreuses études ont établi que frapper un enfant n’a aucune efficacité éducative mais produit des effets négatifs à court et long terme. Mieux, elles montrent qu’arrêter de le corriger améliore son intégration scolaire, ses relations avec les autres et diminue les comportements violents, dès l’enfance et à l’âge adulte.
À partir d’une recherche clinique et anthropologique, nourrie de nombreux témoignages, Daniel Delanoë livre un bilan des connaissances médicales, juridiques, historiques et ethnologiques sur la violence éducative, qui, dans le long processus démocratique de nos sociétés, demeure l’une des dernières à être interrogée, les droits de la personne humaine s’arrêtant encore à la porte des foyers.

A propos de l’auteur :
Daniel Delanoë est psychiatre et anthropologue, responsable d’une consultation transculturelle, chercheur associé à l’unité 1178 de l’INSERM, université Paris V.

Souviens-toi ramier…
Psychanalyse et Anthropologie critique

Tassadit Yacine-Titouh

Paris : Non lieu, 2009

 

Ces vingt-deux contes d’amour kabyles ont été recueillis dans les villages de Kabylie dans les années 1980.

Ces contes appartiennent, pour la plupart, à la littérature orale, ils sont généralement rapportés par les femmes. La société kabyle s’est ingéniée à décharger dans le phantasme le surplus de ses privations. Ainsi, l’amour banni, parce qu’il est absent, parce qu’il est en fuite le jour, est-il représenté majestueusement la nuit… à la lueur timide des dernières braises… La femme dans le conte ne figure pas seulement un objet de désir, elle est reflet de l’amour que le héros porte en lui. Amour miroir choisi par l’homme pour s’y mirer, s’y qualifier. Miroir idéal ou miroir monstrueux tant qu’il n’a pas atteint son but : amour dangereux où il faut affronter l’autre (l’ogre ou l’ogresse).

Un des mythes fondateurs de la culture kabyle enseigne que l’univers a été créé (mis au monde) par une femme dite Yemma-s n Ddunit. Mère du monde, Yemma-s n Ddunit avait un réel pouvoir, elle régnait sur tout et tous dans un univers enchanté, mais elle commit une grave faute en laissant échapper un pet, sa magie disparut. Depuis, trois figures de femmes surgissent dans les contes : Settoute, la vieille femme méchante, Tsériel, la femme sauvage, Loundja (fille de Tsériel), la femme divine, qui se métamorphose parfois en perdrix. Mère ogresse, fille divine, le héros prédestiné à la conquérir, un prince ou un garçon pauvre, célibataire, vivant chez sa mère, devra accomplir un périple initiatique, déjouer les maléfices de la méchante, amadouer la sauvage, conquérir sa jeune fille, enfin comprendre le message : le sens de l’existence, que lui délivrera Loundja. Au terme du voyage, le prince sera à l’origine de la fondation d’un nouveau groupe, d’une nouvelle société, d’un nouvel état de conscience…

Que mon conte soit beau et se déroule comme un long fil ! Il était une fois un prince…

 

Les contes d’amour kabyles sont présentés et édités par Tassadit Yacine-Titouh, spécialiste de la culture berbère, directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Elle est notamment l’éditrice scientifique du Journal 1928-1962 de Jean El Mouhoub Amrouche (Non Lieu, 2009).

Le Corps & l’Amour
Psychanalyse et Anthropologie critique

Sous la direction de Marie-Laure Dimon et Michel Brouta – Les « Rencontres-Débat » du CIPA Paru en octobre 2016 aux éditions L’Harmattan, Collection Psychanalyse et Civilisations.

Avec la participation de : Michel Brouta, Marie-Laure Dimon, Dominique Folscheid, Christine Gioja Brunerie, Albert Le Dorze, Daniel Maximin, Clémence Moreau, Louis Moreau de Bellaing, Charles-Henry Pradelles de Latour, Eric Smadja, Aline Tauzin, Georges Zimra.

Recension : Louis Moreau de Bellaing.

 

Au croisement de la psychanalyse et de l’anthropologie, les accords et désaccords du corps et de l’amour sont marqués par l’empreinte des civilisations et des cultures. La subjectivité emprunte alors des chemins divers entre les formes distinctes du corps visible et invisible. Quels sont ses modes de résistance au corps machine ? Et l’amour, que devient-il dans ses excès, niant le corps par le désir d’absolu et de fusion ? Est-ce un besoin fondamental de chaque être que de vouloir de la magie en amour ? Or l’amour recherche du corps avec l’empathie et de l’apaisement avec la peau. Cette peau crée du même et constitue du différent par la sensorialité, le langage, elle génère aussi l’alchimie entre corps et amour.

Face aux violences des mutations culturelles et sociales, le sensible et l’intelligible, cet au-delà des signes masculins et féminins, révèlent l’amour comme l’un des paradigmes contemporains.

Les auteurs, psychanalystes, philosophes, sociologues et écrivains, explorent des courants de pensée innovants, ce qui donne à cet ouvrage toute sa force pour approfondir les aventures des passions humaines.

 

Dérives adolescentes : de la délinquance au djihadisme

Danièle EPSTEIN

Préface de Olivier DOUVILLE
Toulouse (oct. 2016) : Des Travaux et des Jours, Erès

Recension : Louis Moreau de Bellaing

 

Une psychanalyste témoigne de son travail clinique et de ses enjeux auprès des adolescents en danger de radicalisation, qui, à l’issue d’un acte délinquant, ont à rendre des comptes à la Justice.
Psychanalyste au sein d’une équipe éducative de la Protection judiciaire de la jeunesse, l’auteur livre une réflexion sur l’embrigadement djihadiste qui guette des adolescents déstructurés : faute d’être entendus et pris en charge dans leur manque d’espoir, ces jeunes prennent le chemin de la radicalisation. Trauma, errance, violence, exil sont ici abordés à travers la présentation de cas, des analyses théoriques et institutionnelles qui témoignent d’un combat clinique dans l’ordre judiciaire : faut-il donc « mettre au pas » ces jeunes quand l’enjeu de leur vie est de « prendre pied », en s’enracinant dans un monde habité de liens, de mémoire et de projets ? Des analyses et des propositions qui soutiennent une prévention de la radicalisation.

A propos de l’auteur : Danièle Epstein est psychanalyste, membre du Cercle freudien et de l’association Psychanalyse et médecine (APM). Après un long parcours clinique en institution, au sein d’une équipe éducative de la PJJ, elle exerce aujourd’hui en libéral.

Chimères
Les paradoxes du rêve

2015/2 (N° 86)
Recension : Louis Moreau de Bellaing

Ce numéro déploie un éventail des différentes manières de rêver, diurne et nocturne, personnelle et collective, étatique et désirante, dans et hors des régulations marchandes et autoritaires. Des sociétés animistes, où chacun voit la vie réalisée dans une multitude d’entités invisibles douées d’autonomie, à des rapports sociétaux sous emprise financière et consumériste, que dit le rêve sur le passé, le présent et l’avenir, pour l’individu et son groupe d’appartenance ? Les auteurs décryptent les paysages infinis du rêve, leurs enchâssements diversifiés dans des organisations sociétales variées qui lui donnent des statuts mineurs ou au contraire centraux. Seront interrogées les dimensions subversives, créatrices ou également aliénantes du rêve, lorsqu’il embrigade tous et chacun dans la grandeur nationale. Le rêve est d’emblée politique et, à l’évidence, une puissance à l’affectation indéterminée. Interdits ou autorisés à rêver, qui sommes-nous ?

 

Guerre et traumas

Sous la direction de Olivier Douville

Avec des contributions de S. Beghaghel, N Ben Smail, H. Cohen Sola. Melchior Martinez, T. Roelens
Paris Dunod, 2016
Recension : Louis Moreau de Bellaing

De la Première Guerre mondiale aux guerres d’indépendance, les conflits successifs du XXe siècle ont amené les psychanalystes à se pencher sur les soins à apporter aux patients traumatisés.

Les réponses ont évolué depuis Freud et ses élèves, avec, entre autres, les travaux d’un Fanon qui repensa les conditions de la psychothérapie institutionnelle dans le contexte de la guerre d’indépendance algérienne, tout en proposant sa propre version des traumas de guerre là où le politique fait effraction dans l’intime. Les services de psychologie des armées proposent des modèles précis de prévention des risques psychiques et de prise en charge des traumas de guerre.

Les conflits actuels – enfants-soldats en Afrique, guerre civile en Colombie, conflits au Moyen-Orient… jusqu’à la radicalisation des jeunes djihadistes – nécessitent des structures d’accueil et de soin psychique spécifiques.

Cet ouvrage propose ainsi une exploration des incidences des nouvelles formes de conflits – guerre larvée, guerre civile, radicalisation armée – et des dispositifs cliniques mis en place à l’épreuve de ces guerres modernes sur les subjectivités.

Le désir
Ou l’enfer de l’identique

Byung-Chul Han
Paris, Autrement, 2015, Coll. Les grands mots, Préface A Badiou.
Notes de lecture : Didier Lochouarn

« Le désir de l’autre cède la place au confort du même. »
« Ce dont Byung-Chul Han témoigne avec vigueur, dans le présent livre, c’est de ce que l’amour, pris dans le sens fort qu’une longue tradition historique lui accorde, est menacé, peut-être mort, en tout cas très malade : « Agonie de l’Eros » titre l’auteur dans la version originale de son livre… » (Ainsi commence la préface d’Alain Badiou).
« Dans une vie où chacun est entrepreneur de soi-même règne une économie de la survie. » En enjoignant chacun d’être libre à tout prix, performant, volontaire et heureux, le monde néolibéral nous épuise. Mais c’est aussi la rencontre avec l’autre que cette société détruit : dictature de la transparence, saturation des connexions, des écrans, immédiateté, instantanéité, accès mondialisé à toute chose ont annihilé le désir et paralysé la pensée.
Nous sommes pris au piège de cet univers qui domestique et asservit le plus intime en chacun de nous. Narcisses, nous ne voyons plus que notre propre reflet dans le monde. Tel est l’ »enfer de l’identique », ce trouble d’une jouissance pauvre qui ne se plaît qu’à tout rapporter à soi, à moindre coût. Contre la pornographie aseptisée des 50 nuances de Grey, Han veut préserver le mystère; contre l’injonction à être libre, « pouvoir ne pas pouvoir » ; contre l’hypervisibilité, susciter le fantasme et l’imagination, telle madame Bovary.

Cultures, Métissages et Paranoïa

Albert Le Dorze
Paris, Éditions L’Harmattan, 2014, Coll. Psychanalyse et Civilisations, dirigée par Jean Nadal
Recension : Michel Brouta, Marie-Laure Dimon, Louis Moreau de Bellaing

Sur le livre d’Albert Le Dorze, Cultures, Métissages et Paranoïa, trois auteurs de formation différente, dans un texte diffusé sur le blog du CIPA (Collège International de Psychanalyse et d’Anthropologie), se sont efforcés de s’associer, pour donner une vue synthétique du livre et inciter les lecteurs et les lectrices futurs à en saisir toute l’importance. Il s’agit de Michel Brouta, psychiatre et psychanalyste, de Marie-Laure Dimon, psychanalyste, présidente du Collège International de Psychanalyse et d’Anthropologie et de Louis Moreau de Bellaing, sociologue un peu anthropologue. C’est ce dernier qui essaie ici, de rendre compte de leurs différents points de vue.

A lire :
La question noire et la colonisation
La modernité
Des différences

Revue Chimères – N° 84

Jean Oury
Sous la direction de Olivier APPRILL, Jean-Claude POLACK
Toulouse, Erès, 2014
Recension : Louis Moreau de Bellaing

Au début de l’année 1953, Jean Oury achète près de Blois un vieux château et le transforme en clinique où sont accueillis des malades mentaux, notamment des grands psychotiques. C’est l’aventure de la clinique de La Borde qui commence, qui va durer jusqu’à aujourd’hui et qui n’est pas achevée.
L’expérience de La Borde prend place dans une histoire de la psychiatrie à la charnière entre deux époques. D’abord, si l’on peut dire, celle de l’enfermement asilaire qui a son origine non seulement chez Pinel qui enleva leurs chaînes aux fous et écrivit son magistral Traité de psychiatrie (1797), mais surtout chez Esquirol qui, reconnaissant le fou comme un sujet de droit, l’enferme néanmoins dans l’asile, en général à la campagne, pour en quelque sorte restaurer en lui ce qui peut l’être. La loi de 1838 viendra légaliser cette nouvelle conception de la psychiatrie.

La Genèse de la politique, Légitimation VI

Louis Moreau de Bellaing
Paris, Editions L’Harmattan, 2013, Coll. Psychanalyse et Civilisations, dirigée par Jean Nadal
Recension : Christine Gioja Brunerie, Marie-Laure Dimon, Michel Brouta

Les témoignages qui suivent se veulent sensibles à la passion de l’auteur pour la culture, à celle d’une inlassable recherche en anthropologie sociale et politique. Celle-ci s’origine dans une métapsychologie sociale inséparable du corpus pulsionnel freudien. Passion aussi de l’humain consubstantiel au sociopolitique. Successivement, Christine Gioja- Brunerie analyse, dans ce livre, le métapolitique, le métasocial, le métapolitique et le don avec réciprocité ; Marie-Laure Dimon le métapolitique et le don sans retour, le meurtre sacrificiel et les théories du sacrifice, les théories du politique ; Michel Brouta le politique et le social du don réciprocitaire, le politique du don sans retour, la rupture de l’échange et l’apparition de la politique.

Mères et bébés sans papiers
Une nouvelle clinique à l’épreuve de l’errance et de l’invisibilité ?

Sous la direction de Christine Davoudian
Préface de Patrick Ben Soussan, © 2014 (1ère édition 2012), Toulouse, Erès.
Recension : Louis Moreau de Bellaing

Un double problème est posé dans cet ouvrage collectif : celui de la naissance, mais surtout celui de la socialisation et de l’anthropologisation de la naissance. Réunissant un ensemble d’auteurs tous praticiens, soit en psychiatrie, soit en pédiatrie, soit en psychologie et, parfois, les trois ensemble chez une même personne, il tente de répondre à des questions peu posées : que deviennent des individues ayant eu un enfant dans leur pays et venant en France avec cet enfant ?

Les figures de l’Autre
Pour une anthropologie clinique

Olivier Douville
Paris, Dunod, 2014, Coll. Psychismes fondée par Didier Anzieu.
Recension : Louis Moreau de Bellaing

Qu’est-ce que l’Autre ? Que me veut l’Autre ? Questions préjudicielles qui, au sens où l’entendent l’auteur et nous-même, sont à poser avant même d’entreprendre une recherche – celle qui se poursuit dans ce livre –. Ces questions proviennent, à notre avis, de la nécessité de les poser, mais aussi de la distance à maintenir entre l’anthropologie et la psychanalyse d’une part, la psychanalyse et l’anthropologie d’autre part. Car on ne peut oublier que l’anthropologue qui va demander à la psychanalyse certains de ses concepts et de ses approches n’est pas dans la même position scientifique que le psychanalyste

Fraternités, Emprises, Esclavages
Psychanalyse et Anthropologie critique

Sous la direction de Marie-Laure Dimon
Avec les contributions de : Michel Brouta, May Desbordes, Marie-Laure Dimon, Bernard Doray, Concepción Doray, Anne-Lise Diet, Emmanuel Diet, Christine Gioja Brunerie, René Kaës, Charles-Henry Pradelles de Latour, Jean-Robert Ragache, Monique Selz, Georges Zimra.
Paris, Editions L’Harmattan, 2013, Coll. Psychanalyse et Civilisations, dirigée par Jean Nadal
Recension : Louis Moreau de Bellaing

Ce livre est le produit de longs débats non seulement au séminaire Un social possible ? qui a lieu depuis plusieurs années au CIPA (Collège International de psychanalyse et d’Anthropologie) chaque mois, mais aussi au cours d’une rencontre-débats organisée en 2012 autour de ce thème de la fraternité et de l’esclavage.
On pourrait dire qu’il s’agit de deux antinomies, l’un s’opposant à l’autre et réciproquement. A bien y regarder, est-ce bien de cela qu’il s’agit ? On ne peut oublier que nous sommes dans le social, le lien social et que ce social est subjectif, même si, en l’occurrence, du côté de l’esclavage, l’objectivité – l’esclave-marchandise – fait apparemment disparaître la subjectivité. Ce que le livre a voulu montrer, c’est au fond que nul être, nul groupe humain ne va de la fraternité à l’esclavage ou l’inverse.

Transmettre ?
Entre anthropologie et psychanalyse, regards croisés sur des pratiques familiales

Coordonné par Françoise Hatchuel
Avec les contributions de : Monique Selim, Malika Gouirir, Patricia Bouëtel et Françoise Hatchuel, Anikó Sebestény, Nelly Askouni et Maria Zografaki et Charlotte Gamundi.
Paris, Editions L’Harmattan, 2013, Coll. Anthropologie Critique
Recension : Louis Moreau de Bellaing

« Le contrat narcissique s’établit grâce au préinvestissement par l’ensemble de l’infans (c’est-à-dire le groupe culturel qui accueille l’infans) comme voix qui prendra la place qu’on lui désigne » écrit Piera Aulagnier, citée par Françoise Hatchuel. Dans ce livre, est donnée la parole à une anthropologue Monique Selim, à Malika Gouirir sociologue, à Françoise Hatchuel elle-même, venue des sciences de l’éducation, en collaboration avec Patricia Bouëtel, directrice d’un service d’accompagnement éducatif à la parentalité, à Aniko Sebestény qui est doctorante en anthropologie, à Maria Zagrafaki et Nelly Askouni sociologues de l’Education, enfin à Charlotte Gamundi doctorante en Science de l’Education

Les Marchés de la folie

Georges Zimra
Paris, Berg International, 2013
Recension : Marie-Laure Dimon

Ce livre est important à plus d’un titre, il marque une continuité avec les précédents ouvrages de l’auteur (Résister à la servitude et Le tourment de l’origine) en affirmant la démarche freudienne, par une importante connaissance anthropologique qu’elle soit politique, sociale, historique et scientifique mais aussi par l’exigence de ces connaissances en les situant au cœur des débats et des conflits des sociétés.
La recherche permet de comprendre les évolutions du lien social et de l’individu à travers les mutations du social-historique.
Par la poïétique et le mythopoïétique, l’auteur propose une conception de l’individu dans la société et les effets de la culture sur les individualités. Deux questions parcourent la réflexion et portent à la méditation.
L’homme fera-t-il toujours humanité ? Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?

Psychopathologie du Travail

Bernard Doray
Toulouse, Erès, 2011, Coll. Clinique du Travail
Recension : Louis Moreau de Bellaing

Bernard Doray inscrit ses travaux, en psychologie du Travail, dans le registre de ceux poursuivis par Christophe Dejours, Yves Clot et leurs équipes, au Conservatoire National des Arts et Métiers notamment.
La nécessité de ces travaux ne date pas d’hier, comme le montre Doray dans sa préface, mais ils ont pris toute leur importance avec l’augmentation de la violence dans le Travail et celle de la souffrance de celles et ceux qui subissent cette violence.
S’appuyant, dans certains textes, sur un marxisme un peu dépassé (celui du PC des années 70), Bernard Doray, persuadé comme nous que ce que nous appelons l’excès de domination est destructeur, s’efforce de montrer non seulement comment cette destruction peut se faire, mais aussi comment ce qu’il appelle avec d’autres psychanalystes (Douville) la resymbolisation peut, pour des individus désocialisés et quasi anéantis psychiquement, se produire.

Psychanalyse et Politique
Sujet et Citoyen : incompatibilités ?

Sous la direction de Marie-Laure Dimon.
Paris (2009) : Coll. Psychanalyse et civilisation, L’Harmattan
Recension : Louis Moreau de Bellaing

S’interroger sur le sujet et le citoyen, comme l’ont fait les auteurs de ce livre, dans le cadre des rencontres-débats du Collège International de Psychanalyse et d’Anthropologie, c’était en somme une gageure. Non que l’objet de cette interrogation fût nouveau, mais parce que celles et ceux qui en discutaient étaient des psychanalystes intéressés par l’anthropologie ou des anthropologues que la psychanalyse ne laissait pas indifférents. L’idée de base est évidemment que la psychanalyse est une anthropologie, non peut-être au sens d’une anthropologie qui induirait du terrain des concepts anthropologiques, plutôt une prise en compte du monde vivant – un peu à la manière de Kant – sous un angle qui s’écarte des sciences humaines et sociales, mais qui simultanément reçoivent leur apport.

De l’adolescence errante, variations sur les non-lieux de nos modernités

Olivier Douville
Nantes, 2007, Editions Pleins Feux.
Recension : Louis Moreau de Bellaing

Douville a sans doute eu raison, tout comme Michèle Cadoret dans son livre sur l’adolescence (Armand Colin), de mettre entre parenthèses le familial et donc le social, pour mieux nous faire comprendre comment l’individu adolescent – dont il ne précise pas le statut, mais qui appartient visiblement à ces espaces urbains en friches dont il nous parle – engage son propre corps avec son imaginaire et ses pulsions dans une histoire personnelle dont il a quelque mal, en l’occurrence, à maîtriser les repères, sinon les limites.