Passé / Présent
Hommage à Marie-Laure Dimon
Agnès Antoine
Quand je veux évoquer la présidence de Marie-Laure, trois mots me viennent spontanément à l’esprit : passion, politique et ouverture.
1- « Passion » pour le CIPA qui s’est ressentie tout au long de sa présidence et qui se communiquait à toute l’association, lui donnant vie et intensité.
2- « Politique » : c’est cet effort sans relâche pour réaffirmer et affiner l’identité spécifique du CIPA au sein du paysage des associations psychanalytiques. Cette identité, aujourd’hui, vous le savez, se déploie selon deux axes complémentaires et interdépendants : l’exploration psychanalytique des liens entre l’individuel et le collectif, l’intrapsychique et l’espace socio-historique ; avec l’intuition que le nœud de cette articulation se situe dans l’archaïque, qui constitue, en conséquence, le second axe privilégié d’investigation du CIPA.
Cette re-fondation – car c’est bien ainsi qu’il faut l’appeler – s’est opérée à travers le travail en groupe des séminaires interdisciplinaires, les séminaires thématiques, les journées de Rencontres-débat qui en ont constitué l’aboutissement et la publication de ces dernières. Les ouvrages qui en ont résulté sont aujourd’hui, grâce à toi, Marie-Laure, autant de pierres de l’édifice du CIPA.
3- « Ouverture » : c’est d’abord le souci du monde et de sa destinée, mais aussi un regard et une oreille à l’affût de tout ce qui se trame et se pense dans la culture, en général, et dans la culture psychanalytique, en particulier, pour en nourrir le CIPA et en faire une association pleinement engagée dans son temps.
Ouverture également à l’égard des différents courants psychanalytiques, sans dogmatisme – malgré une fidélité inconditionnelle à la pensée de Piera Aulagnier !
Ouverture enfin à l’égard des personnes et de leur personnalité singulière – parfois, trop singulière – , avec beaucoup de curiosité, de bienveillance et de tolérance, et le souci de donner sa place à chacun, pour créer une dynamique collective féconde.
Au moment de conclure, je m’aperçois que j’aurais dû ajouter un quatrième mot : « Travail », immense, permanent, acharné.
Merci infiniment, Marie-Laure, pour tout ce que tu nous as donné. Nous arrivons à un curieux moment où nous touchons à un mystère, celui de la transcendance des institutions, quand, du moins, des êtres humains veulent bien continuer à leur donner vie, en leur donnant de leur propre vie. Merci à toi, Christine, d’avoir accepté de prendre le relais, pour, à partir de bases solidement établies, poursuivre l’aventure du CIPA.
Paris, le 12 décembre 2020